Les styles utilisés par un batteur de Jazz

Quel que soit le style que joue un batteur de Jazz, même dans le plus moderne, il y a toujours une référence à l’antériorité. Il est donc nécessaire de connaître un minimum d’histoire de la batterie Jazz et en maîtriser certaines parties.

Il y a de nombreux styles de Jazz, comme on peut le voir en cliquant sur cette page.
Mais en fait l’important pour nous c’est plutôt le style d’accompagnement à la batterie (“comping” en anglais). Et plusieurs styles utilisent le même type d’accompagnement ou tout du moins les différences ne sont pas assez notables pour s’en soucier au départ.
En revanche un style très ancien comme le New Orleans peut tout à fait être utilisé dans une musique actuelle, c’est très fréquent.

L’idée de cet article n’est pas de trop rentrer dans la technique mais plutôt de survoler les différents styles qu’un batteur de Jazz est appelé à utiliser et de pouvoir les reconnaître avant des les étudier plus en profondeur.
Les vidéos sont là pour donner un exemple mais ne représentent pas toujours la meilleure approche pour cette étude.

Second Line

Un des plus anciens styles, issus des Marching Bands.
Une clave est jouée à la Grosse-caisse, une autre plus improvisée à la Caisse-claire.

Press Roll

Très utilisé dans les styles anciens comme le New-Orleans et le Middle Jazz. C’est le père du Swing.

Swing traditionnel

Noires ou “Chabada” imperturbable à la ride, Charley 2 & 4, le phrasé se fait avec la Caisse-claire. La Grosse caisse fait soit des noires, soit participe au phrasé avec la Caisse-claire.

Swing moderne

Avec Elvin Jones et Tony Williams un rupture brutale s’est opérée dans le jeu de la batterie.
Le phrasé est intégré dans le chabada de la ride, la caisse claire et la grosse caisse, voire le Charley, sont là pour soutenir le discours de la Ride.

Up Tempo

Au dessus d’un tempo de 260 les croches deviennent binaires. Le jeu est moderne et s’articule beaucoup entre la Ride et la Caisse-Claire.

Valse Jazz

En 3 temps, comme toutes les valses, la Ride joue des noires avec une des trois syncopes au choix. Le Charley est souvent sur le 2ème temps, mais parfois sur le 2 et le 3. Beaucoup d’autres variations existent.

Bossa Nova

Un batteur de Jazz doit pouvoir jouer les rythmes latins principaux qui sont empruntés chacun a des rythmiques exotiques et adaptées au Jazz.
La Bossa Nova est le plus courant.

Samba

Plus rapide que la Bossa Nova, la Caisse-Claire est aussi plus improvisée.
Il existe de multiples façons de jouer la Samba.

Afro-Latin

Là aussi il existe beaucoup de façons de jouer Afro-Latin, chacune empruntée à des styles comme la Rumba, la Cascara, le Mozambique et les rythmiques afro-cubaines.

Binaire

Un batteur de Jazz est souvent appelé à jouer des rythmiques binaires pour des thèmes comme Cantaloup Island, Watermelon man ou des thèmes qui alternent le binaire et le swing, comme par exemple On Green Dolphin Street.

Funk

Beaucoup de possibilités s’offrent au batteur pour jouer “Funky”, depuis le simple “Poum Pat”, jusqu’à des rythmiques empruntés à James Brown et aux nombreux batteurs qui s’en sont inspirés.

Conclusion

Pour les étudiants qui voudraient connaître davantage l’histoire de la batterie Jazz et ses différents styles il existe un ouvrage incontournable : “Une Histoire De La Batterie De Jazz” de Georges Paczynski.
En trois volumes, c’est l’ouvrage le plus complet actuellement.

Pour le reste, il faut se rappeler qu’il est beaucoup plus important de se concentrer sur l’accompagnement que sur les solos. On passe 98% de notre temps à accompagner, et 2% à faire des solos.
Les musiciens préfèrent un batteur qui accompagne basiquement plutôt que quelqu’un qui en met “plein partout”. Les batteurs qui travaillent le plus ne sont pas les plus techniques.
L’avantage du Jazz est qu’au travers de l’accompagnement on a beaucoup de liberté pour créer et s’exprimer tout en restant à notre place.
Ensuite l’aspect musical est le plus important. Jouer au service de la musique en toute circonstance.